Des représentants des partis de gauche et des associations de protection de la nature considèrent que le projet d’agrandissement des autoroutes était un non-sens.

Le projet d’élargissement de six tronçons autoroutiers en Suisse, soumis en votations le 24 novembre, ne va rien résoudre au problème des embouteillages. Réunissant plusieurs associations de défense de l’environnement et des partis de gauche, un comité de campagne jurassien, défavorable à cet objet, l’a martelé lundi.

Pour Sonia Burri-Schmassmann (Vert-e-s), Céline Barrelet (WWF), Géraldine Ischer (Pro Natura) et Valère Lovis (ATE Jura et Parti socialiste), ce projet, qu’ils ont qualifié de "tromperie", serait contre-productif et ne répondrait pas aux impératifs de protection de l’environnement. Pour rappel, le Conseil fédéral et le Parlement ont donné leur aval, pour un coût total de plus de 5 milliards de francs, à six projets d’extension autoroutière, dont un seul est situé en Suisse romande, sur l’axe Le Vengeron-Coppet- Nyon. Mais un référendum a par la suite été lancé avec succès.

Repenser la mobilité

D’après les opposants, ce projet est un non-sens, car il créera un appel d’air pour plus de mobilité automobile. Pour Sonia Burri-Schmassmann, il s’agirait plutôt actuellement de réorienter la mobilité et d’accroître l’offre et l’attractivité des transports publics. La députée écologiste plaide ainsi pour un plus grand engagement de la Confédération envers le transport régional des voyageurs.

"L’heure n’est plus aux investissements dans le bitume", considère-t-elle. Président de la section jurassienne de l’Association transports et environnement, Valère Lovis est du même avis et rappelle que des études menées dans différents pays montrent que la création de nouvelles voies de circulation entraîne une hausse du trafic et donc des nuisances.

La voiture n’est-elle pourtant pas indispensable dans des régions périphériques comme le Jura? Le militant ne le conteste pas et souligne qu’il ne s’agit pas de rejeter l’automobile. Selon lui, il devrait néanmoins être possible de développer une politique de mobilité plus écologique et solidaire.

Un impact environnemental

Pour Céline Barrelet et Géraldine Ischer, de telles "méga-infrastructures de béton, d’acier et d’asphalte" auront un coût environnemental conséquent. Outre une hausse des émissions provenant du trafic autoroutier, les chargées d’affaires du WWF et de Pro Natura pointent les émissions grises liées à ces constructions, mais aussi la destruction des terres cultivables et des espaces naturels. Cela accélérera le déclin de la biodiversité, avertit Géraldine Ischer.
 

• Source : Quotidien Jurassien du 11 novembre

Votations du 22 septembre:
Paysans et militants proclimat pour la biodiversité

L'initiative biodiversité demande de donner des moyens et de l’espace pour ménager la nature. De quoi faire s’étrangler des agriculteurs, qui y voient une menace sur les surfaces exploitables. Mais la santé de la biodiversité mérite qu’on s’y attarde, affirment les auteurs du texte.

Source :

• 20min, 8 septembre, Interview de Céline Barrelet,

Aucun canton ne suit pour l’heure la trajectoire attendue pour respecter l’Accord de Paris. Le Jura rétrograde même dans un classement établi par le WWF.

Globalement, la Suisse manque le coche du défi climatique. Dans un long rapport publié cette semaine, le WWF Suisse a étudié la politique climatique de tous les cantons. En ressort un constat sans appel: aucun ne suit la voie attendue pour réussir les objectifs climatiques de l’accord de Paris, à savoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré.

Dans le faisceau des différentes lignes politiques, l’organisation environnementale dresse même un classement des 26 cantons et demi-cantons. Selon le WWF, Bâle-Ville (avec 3,51 points) est le plus soucieux du climat, tandis qu’Appenzell Rhodes-Intérieures (1,91 pt) accuse le plus gros retard. En tenant compte d’une multitude d’indicateurs liés entre autres à l’efficacité des bâtiments, à la production d’énergie renouvelable ou à la mobilité électrique, le Fonds mondial pour la nature classe le canton du Jura (2,41 pts) au 9e rang, juste derrière Berne (2,43 pts).
 

Le Jura apparait à la 9e place sur 26 du classement actuel du WWF Suisse. La section jurassienne regrette toutefois que depuis 2019, date du dernier recensement, il a été dépassé par de nombreux autres cantons, la faute à des mesures faibles et peu ambitieuses, selon le WWF Jura. « L’élaboration du plan climat jurassien a permis de lister les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction de gaz à effets de serre. Cependant, les moyens financiers nécessaires ne sont pas disponibles pour le réaliser. » C’est ce que déplore Céline Barrelet, chargée d’affaire du WWF Jura. Elle souhaite ainsi un plan climat moins dépendant de la situation financière du canton.

De grandes disparités selon les secteurs

Si on regarde à la loupe les résultats de l’analyse, en matière d'efficacité énergétique dans les bâtiments, le canton du Jura, seulement 23e, est en retard par rapport aux autres cantons suisses. En revanche, il est le meilleur élève de Suisse en ce qui concerne le domaine de l’électricité renouvelable. Le WWF juge également intéressantes les mesures prises en matière de mobilité électrique. Toutefois, il y a encore du travail. Cette étude montre que le Jura n’est pas un canton modèle en matière de politique énergétique.

Le canton le plus soucieux du climat est Bâle-Ville, mais même lui n’est pas encore sur la trajectoire qui permettrait de limiter le réchauffement climatique de la planète à 1,5 degré. /comm-lge

Sources :

• Le Quotidien Jurassien, 27 août 2024
• RFJ, 27 août 2024

27 août

Le Jura a beau être un des cantons les plus verdoyants de Suisse, les enjeux liés à la biodiversité y sont tout aussi importants qu’ailleurs

Dans le Jura aussi, les conséquences de la perte de biodiversité sont réelles ont rappelé ce matin les membres du comité en faveur de l’initiative "Biodiversité" soumise aux votes le 22 septembre.

A la zone industrielle du Voyeboeuf, à Porrentruy, la nature a repris ses droits au milieu du béton, preuve pour le comité jurassien de soutien à l'initiative que biodiversité et vie humaine peuvent cohabiter.

Le Jura a beau être un des cantons les plus verdoyants de Suisse, les enjeux liés à la biodiversité y sont tout aussi importants qu’ailleurs, estime le comité jurassien du "Oui à l’initiative Biodiversité". Ce dernier a présenté hier ses arguments à Porrentruy en vue de la votation du 22 septembre.

Source : Le Quotidien Jurassien, 24 août 2024